Elle est à tous, à personne. Dépossédée d'elle-même, elle traverse un monde sur lequel elle demeure sans prise, mortifère et clos, découvre une ville privée d'horizon, engendrant des rencontres anonymes, des plaisirs troubles, une sensualité urbaine qui ne doit plus rien au paysage. Ethel se déshabille devant des photographes inconnus, leur livre, en une parodie de mise à mort, des images, des fragments de son corps. Elle se perd bien davantage en "faisant l'actrice" sous la direction de son amant qui ne la possède pas plus que les autres. Elle se recherche à travers tous ses rôles, finit par s'escamoter dans la vie réelle en s'appropriant l'identité, les vêtements et jusqu'au nom d'une femme disparue. Pendant quelques semaines, elle est Eléna, l'épouse et l'amour d'un sculpteur réfugié de l'Est. Mais il lui faudra aussi quitter brutalement cet homme pour commencer d'exister.